Que ne doit pas faire une AESH ? Liste claire et interdits

Santé / Bien-être

Une AESH (Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap) ne peut en aucun cas remplacer un enseignant, surveiller seule un groupe d’élèves, donner des médicaments sans formation spécifique, ni effectuer des tâches administratives ou logistiques. Ces interdits protègent à la fois l’AESH, l’élève accompagné et l’institution scolaire. Nous allons voir ensemble :

  • Les missions légales exactes d’une AESH
  • La liste complète des tâches interdites
  • Comment réagir face à une demande inappropriée
  • Les textes de référence pour faire valoir vos droits

Comprendre ces limites, c’est garantir un accompagnement de qualité et préserver votre santé professionnelle.

Quel est le rôle exact d’une AESH ?

Nous tenons à rappeler que le métier d’AESH s’inscrit dans un cadre légal précis. Votre intervention repose sur une notification officielle de la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) et s’articule autour du PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) de l’élève concerné.

Votre mission première ? Favoriser l’autonomie et l’inclusion scolaire de l’élève en situation de handicap, sans jamais vous substituer à lui ni à l’enseignant. Vous êtes un facilitateur, un pont entre l’élève et les apprentissages, pas un exécutant pédagogique ou un personnel polyvalent.

L’accompagnement peut prendre plusieurs formes selon les besoins : individualisé (devenu rare aujourd’hui), mutualisé (le plus courant, où vous accompagnez plusieurs élèves), ou collectif dans les dispositifs ULIS. Cette diversité ne modifie pas votre périmètre d’action : il reste défini par la circulaire n°2017-084 du 3 mai 2017, votre texte de référence absolu.

Quelles sont les missions officielles prévues par la loi ?

Nous vous proposons un tour d’horizon complet de ce que vous pouvez légalement faire, car connaître vos missions autorisées, c’est aussi mieux identifier ce qui ne l’est pas.

En classe, vous pouvez aider l’élève à s’installer et à organiser son espace de travail, reformuler les consignes données par l’enseignant (mais jamais les créer vous-même), encourager sa concentration, l’aider à manipuler le matériel pédagogique (règle, compas, ordinateur adapté) et le soutenir dans ses exercices sans enseigner à sa place. Vous participez aussi aux réunions de suivi (équipes de suivi de scolarisation, réunions d’équipe éducative).

Dans la vie quotidienne scolaire, si le PPS le prévoit explicitement, vous pouvez aider aux gestes essentiels : se déplacer, manger, s’habiller, aller aux toilettes. Vous assurez la sécurité de l’élève lors de ses déplacements dans l’établissement et favorisez son inclusion dans les activités sociales et de groupe.

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En dehors de la classe, votre accompagnement en récréation ou à la cantine n’est possible que si cela figure dans le PPS ou le GEVASCO. Pour les sorties scolaires, vous pouvez accompagner sans nuitée (avec récupération en cas de dépassement d’horaires), et avec nuitée uniquement si vous êtes volontaire et qu’un avenant à votre contrat a été établi. Les stages sont possibles dans le cadre d’un ordre de mission clair.

Lors des examens, vous accompagnez selon les aménagements notifiés par écrit : lecture, prise de notes, reformulation. Cette mission doit toujours être formalisée (ordre de mission ou convocation officielle).

Liste complète des tâches interdites aux AESH

Nous devons être très clairs : certaines demandes, aussi anodines qu’elles puissent paraître, sortent totalement de votre cadre légal. Les accepter vous expose à des risques juridiques et dégrade vos conditions de travail.

En pédagogie, vous ne pouvez jamais remplacer un enseignant, même « juste cinq minutes ». Vous ne pouvez animer seule un atelier ou un cours, corriger des copies, évaluer des élèves, préparer du contenu pédagogique (fiches, devoirs, évaluations), ni intervenir auprès d’élèves non désignés dans votre notification CDAPH (sauf redéploiement PIAL avec accord formel).

En surveillance, il vous est interdit de surveiller seule une cour de récréation, une cantine ou un couloir, d’être responsable d’un groupe d’élèves sans encadrement d’un adulte habilité, ou d’être utilisée comme assistante d’éducation pour remplacer du personnel absent.

En soins et santé, vous ne pouvez donner aucun médicament (sauf si un PAI le prévoit ET que vous avez reçu une formation spécifique), faire des soins (désinfecter une plaie, poser un pansement, établir un diagnostic), ni effectuer de gestes médicaux non autorisés.

En administration, faire des photocopies pour la classe, répondre au téléphone du secrétariat, classer des dossiers, faire de la saisie informatique, gérer le carnet de correspondance ou les absences : toutes ces tâches ne vous concernent pas.

En entretien et logistique, vous n’avez pas à nettoyer la classe ou le matériel, ranger les locaux scolaires, transporter ou déplacer du mobilier, ni effectuer des tâches de service général. Votre fonction n’est pas celle d’un agent territorial.

Tableau comparatif : ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas

Situation✅ Autorisé❌ Interdit
Pendant un coursReformuler une consigne donnée par l’enseignantCréer ou préparer du contenu pédagogique
ÉvaluationAccompagner lors d’un examen avec aménagements notifiésCorriger des copies ou noter l’élève
RécréationAccompagner l’élève si prévu au PPSSurveiller seule la cour
MédicamentsDonner un traitement avec PAI + formationAdministrer un médicament sans cadre légal
Sortie scolaireAccompagner sans nuitée (avec récupération)Accompagner avec nuitée sans volontariat ni avenant
En classeAider à manipuler du matérielRemplacer l’enseignant absent
AdministratifParticiper aux réunions de suivi (ESS)Faire des photocopies ou gérer les absences
LogistiqueAider l’élève à ranger ses affairesNettoyer la classe ou déplacer du mobilier
Fin d’annéeAccompagner un autre élève dans le même PIALÊtre affecté à un autre PIAL sans avenant

Ce tableau vous permet de visualiser rapidement les frontières de votre métier. Imprimez-le, gardez-le dans votre sac : il peut vous servir de bouclier lors d’une discussion délicate.

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Pourquoi respecter ce cadre est essentiel ?

Nous savons que refuser une demande peut sembler compliqué, voire culpabilisant. Vous avez peut-être l’impression de « ne pas aider » ou d’être perçue comme rigide. Pourtant, respecter votre cadre de mission, c’est protéger tout le monde.

Pour vous d’abord : accepter des tâches hors mission vous expose à des responsabilités non couvertes par votre statut. Si un incident survient pendant une surveillance non autorisée, vous pourriez être tenue responsable sans protection juridique. Vous risquez aussi l’épuisement professionnel en cumulant des rôles pour lesquels vous n’êtes ni formée ni rémunérée.

Pour l’élève ensuite : si vous êtes sollicitée pour des tâches administratives ou logistiques, vous n’êtes plus disponible pour l’élève qui a besoin de vous. L’accompagnement perd en qualité, et l’inclusion scolaire en pâtit directement. Votre présence auprès de lui est déjà limitée en temps : chaque minute compte.

Pour l’institution enfin : accepter des missions hors cadre normalise des pratiques illégales et fragilise le métier d’AESH dans son ensemble. Cela permet à certains établissements de sous-estimer vos compétences et de vous considérer comme une variable d’ajustement. Faire respecter votre rôle, c’est défendre la profession entière.

N’oubliez pas non plus que si vous êtes AESH référent·e (mission créée par la circulaire du 5 juin 2019), vous avez un rôle d’information et de guidance, mais aucune fonction hiérarchique. Vous ne pouvez être sollicitée pour des tâches managériales ou disciplinaires.

Que faire si on vous demande une tâche hors mission ?

Nous vous encourageons à adopter une posture ferme mais bienveillante. Vous n’avez pas à justifier votre refus par des excuses, mais par des faits.

Expliquez calmement : « Ce n’est pas prévu dans ma mission définie par le PPS de l’élève. » Cette phrase simple et factuelle suffit souvent à clore la discussion.

Appuyez-vous sur les textes : montrez la circulaire n°2017-084 du 3 mai 2017, le Vademecum AESH (2020) ou le Code de l’éducation (articles D351-1 à D351-33). Ces documents sont téléchargeables gratuitement et constituent vos meilleures armes légales.

Demandez un arbitrage : proposez d’en discuter avec le coordonnateur du PIAL ou la direction de l’établissement. Cela déplace le débat sur un plan institutionnel et vous évite d’être isolée face à une pression.

Envoyez un mail : garder une trace écrite de votre refus et des raisons invoquées vous protège en cas de litige. Un simple mail de confirmation suffit : « Suite à notre échange, je vous confirme que cette mission ne fait pas partie de mon périmètre d’intervention tel que défini par la circulaire n°2017-084. »

Contactez un syndicat : si la pression persiste ou si les demandes hors mission se répètent, tournez-vous vers un syndicat (SNUipp, SNALC, SE-Unsa, SUD Éducation…). Ils connaissent vos droits et peuvent intervenir efficacement.

Refuser n’est pas un caprice ni un manque de solidarité. C’est un acte de protection professionnelle légitime. Nous vous encourageons à toujours garder en tête cette règle d’or : l’AESH est là pour aider l’élève à faire, pas pour faire à la place de l’élève ou de l’enseignant. Cette phrase résume tout votre métier et justifie chacune de vos décisions.

Écrit par

Jonas

Jonas est coach en santé globale et co-fondateur d’Abyssea.fr aux côtés de Camille, nutritionniste et naturopathe. Ensemble, ils ont créé ce site pour partager leur expertise sur les compléments alimentaires, la nutrition et la beauté naturelle. Jonas apporte un regard masculin et concret, en valorisant les conseils de Camille à travers des contenus clairs, accessibles et fiables. Leur duo fait d’Abyssea.fr une référence pour celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux de façon naturelle et réfléchie.

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