Bas de contention dangereux : quand faut-il les éviter ?

Santé / Bien-être

Non, les bas de contention ne sont pas dangereux dans la majorité des cas, mais ils comportent des contre-indications sérieuses qu’il est essentiel de connaître. Nous vous expliquons dans cet article :

  • Les situations médicales où le port de bas de contention est formellement déconseillé
  • Les effets secondaires possibles et comment les prévenir
  • Les profils de patients qui doivent éviter cette compression
  • Les raisons des gênes ressenties et leurs solutions pratiques

Avant de porter des bas de contention, même en prévention, nous vous recommandons toujours de consulter un professionnel de santé pour écarter toute contre-indication.

Quels sont les véritables risques liés aux bas de contention ?

Les bas de contention exercent une pression graduée sur les jambes pour faciliter le retour veineux. Cette compression, bénéfique pour la plupart des personnes souffrant de troubles circulatoires, peut devenir problématique lorsque le flux sanguin artériel est déjà compromis.

Le principal risque concerne les personnes atteintes d’artérite des membres inférieurs. Dans ce cas, les artères sont rétrécies ou partiellement obstruées, ce qui limite déjà l’apport sanguin vers les jambes. Appliquer une compression externe revient à réduire davantage ce flux déjà insuffisant, ce qui peut provoquer des douleurs intenses, des lésions tissulaires, voire une nécrose dans les cas les plus graves.

Nous observons également des risques chez les personnes souffrant de neuropathie périphérique. N’ayant plus de sensibilité normale dans les pieds et les jambes, ces patients ne peuvent pas détecter si la compression est excessive ou mal positionnée. Cette absence de signal d’alerte peut entraîner des blessures cutanées, des ulcérations ou des troubles circulatoires passant inaperçus jusqu’à un stade avancé.

Chez les patients diabétiques présentant une microangiopathie évoluée, la fragilité des petits vaisseaux sanguins nécessite une vigilance particulière. La compression peut fragiliser davantage ces capillaires déjà endommagés et compromettre la cicatrisation.

Contre-indications médicales : quand faut-il éviter les bas de contention ?

Certaines pathologies constituent des contre-indications absolues au port de bas de contention. Nous vous listons les principales situations où vous ne devez pas utiliser ces dispositifs sans avis médical spécialisé.

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) : lorsque l’index de pression systolique (IPS) est inférieur à 0,6, la compression est formellement contre-indiquée. Cet indice mesure le rapport entre la pression artérielle à la cheville et au bras. Un IPS bas témoigne d’une irrigation sanguine insuffisante des jambes.

Phlébite grave : dans les cas de phlegmatia coerulea dolens, une forme sévère de thrombose veineuse profonde avec gonflement massif et coloration bleutée de la jambe, la compression peut aggraver la situation. Seul un médecin vasculaire peut déterminer le protocole adapté.

Insuffisance cardiaque décompensée : chez les patients dont le cœur ne parvient plus à assurer correctement la circulation sanguine, la compression des membres inférieurs augmente le retour veineux et peut surcharger un cœur déjà défaillant. Cette situation nécessite une prise en charge cardiologique avant toute décision concernant la contention.

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Infections cutanées actives : plaies ouvertes, ulcères non cicatrisés, eczéma suintant ou mycoses nécessitent d’être traités avant d’envisager le port de bas de contention. La compression sur une peau lésée empêche la cicatrisation et favorise la prolifération microbienne.

Troubles neurologiques sévères : en cas de neuropathie périphérique avancée, la perte de sensibilité rend impossible l’auto-surveillance nécessaire au port sécurisé des bas.

PathologieNiveau de contre-indicationRaison principale
AOMI avec IPS < 0,6AbsolueRisque d’ischémie tissulaire
Neuropathie périphériqueAbsolueAbsence de sensibilité protectrice
Insuffisance cardiaque décompenséeRelative à absolueSurcharge cardiaque
Infections cutanées activesTemporaireAggravation et risque infectieux
Artérite sévèreAbsolueRéduction critique du flux sanguin

Les effets secondaires fréquents (mais souvent évitables)

Même sans contre-indication médicale, certaines personnes rencontrent des effets secondaires lors du port de bas de contention. La bonne nouvelle, c’est que la majorité de ces désagréments peuvent être corrigés.

Les réactions allergiques représentent l’effet secondaire le plus fréquent que nous rencontrons. Elles se manifestent principalement de deux façons : une allergie à la bande de maintien en silicone située en haut du bas (rougeurs, démangeaisons au niveau de la cuisse) ou une sensibilité aux fibres synthétiques du tissu (polyamide, élasthanne). Pour le premier cas, nous vous conseillons d’opter pour des modèles avec bandes anti-allergiques hypoallergéniques ou des systèmes de maintien alternatifs comme les bandes à picots. Pour le second, privilégiez les bas intégrant des fibres naturelles comme le coton, le bambou ou la soie.

L’effet garrot survient lorsque le bas serre trop fort à un endroit précis, généralement la cheville ou le haut du mollet. Cette sensation désagréable résulte le plus souvent d’une erreur de taille ou d’un mauvais enfilage. Nous insistons toujours sur l’importance de prendre vos mesures le matin, avant que les jambes ne gonflent, et de suivre scrupuleusement le guide des tailles du fabricant. Chaque marque a ses propres standards de coupe.

Les irritations cutanées touchent particulièrement les personnes à peau sèche ou sensible. La friction du tissu contre l’épiderme toute la journée peut provoquer sécheresse, rougeurs et démangeaisons. Nous vous recommandons d’hydrater vos jambes tous les soirs après avoir retiré vos bas, mais jamais juste avant de les enfiler, car l’humidité compromet l’efficacité de la compression.

Les problèmes de macération apparaissent surtout en été ou chez les personnes transpirant abondamment. L’humidité emprisonnée sous le bas favorise le développement de mycoses et d’irritations. Dans ce cas, l’utilisation d’une poudre absorbante non parfumée et le choix de modèles plus respirants s’avèrent nécessaires.

Qui ne doit pas porter de bas de contention ?

Au-delà des contre-indications médicales strictes, certains profils de patients doivent faire preuve de prudence ou s’abstenir temporairement.

Les personnes âgées avec troubles cognitifs : l’enfilage et le retrait des bas nécessitent une certaine dextérité et compréhension. Si la personne ne peut pas les mettre correctement ou les porte à l’envers, l’efficacité disparaît et les risques augmentent. Une aide soignante ou un proche doit alors intervenir quotidiennement.

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Les patients avec arthrite sévère des mains : manipuler des bas de classe 2 ou 3 demande une force et une souplesse des doigts que ces personnes n’ont plus. Des enfile-bas médicaux existent, mais leur utilisation requiert également un apprentissage.

Les personnes alitées : contrairement à une idée reçue, les bas de contention classiques ne conviennent pas aux patients immobilisés au lit. Dans cette situation, ce sont des bas de prévention anti-thrombose spécifiques qui doivent être utilisés, avec une compression différente.

Les femmes enceintes avec varices très volumineuses : bien que la contention soit généralement recommandée pendant la grossesse, certaines varices très saillantes et douloureuses peuvent nécessiter un modèle sur-mesure plutôt qu’un modèle standard. Nous vous conseillons une consultation chez un phlébologue.

Les sportifs en période de compétition intense : si les manchons de compression sont populaires chez les coureurs, les bas de contention médicale classe 2 ou 3 ne sont pas adaptés à la pratique sportive intense. Ils sont conçus pour le quotidien, pas pour l’effort physique soutenu.

Pourquoi certains ressentent une gêne ou une douleur ?

Lorsque vous ressentez une douleur au port des bas de contention, plusieurs explications sont possibles, et rares sont celles qui justifient un arrêt définitif.

Une taille inadaptée constitue la cause numéro un d’inconfort. Des bas trop petits compriment excessivement et peuvent créer un effet garrot. À l’inverse, des bas trop grands glissent, se froissent et perdent leur efficacité. Nous vous rappelons que les mesures doivent être prises le matin sur des jambes non gonflées : circonférence de cheville, de mollet, et hauteur selon le modèle choisi.

Un mauvais choix de classe de compression explique également de nombreuses gênes. Si vous débutez avec une classe 3 alors qu’une classe 1 aurait suffi, la sensation peut être oppressante. La progression doit être graduelle, sauf prescription médicale contraire.

Des mycoses ou problèmes podologiques rendent le port des bas inconfortable au niveau des pieds. Ongles incarnés, hallux valgus, cors ou durillons créent des points de friction douloureux. Dans ces situations, nous vous orientons vers des modèles à pied ouvert qui libèrent les orteils tout en maintenant la compression sur la jambe.

Un enfilage incorrect peut transformer un bas parfaitement adapté en instrument de torture. Le bas doit être enfilé progressivement, sans être tiré d’un coup, en veillant à ce que le talon soit bien positionné. Tout pli dans le tissu crée une zone de surpression douloureuse.

Une période d’adaptation insuffisante : comme pour des chaussures neuves, les premiers jours avec des bas de contention peuvent occasionner une sensation d’étrangeté. Si après une semaine le confort ne s’améliore pas, consultez votre médecin ou votre pharmacien pour réévaluer le choix du modèle.

Nous souhaitons vous rassurer : les véritables contre-indications aux bas de contention restent limitées à des pathologies spécifiques. Dans la grande majorité des cas, les inconforts rencontrés trouvent une solution simple. Le plus grand risque pour votre santé vasculaire serait de renoncer à porter des bas de contention alors qu’ils vous sont médicalement nécessaires. N’hésitez pas à solliciter votre médecin, votre pharmacien ou un phlébologue pour un accompagnement personnalisé dans le choix et l’utilisation de vos bas.

Écrit par

Jonas

Jonas est coach en santé globale et co-fondateur d’Abyssea.fr aux côtés de Camille, nutritionniste et naturopathe. Ensemble, ils ont créé ce site pour partager leur expertise sur les compléments alimentaires, la nutrition et la beauté naturelle. Jonas apporte un regard masculin et concret, en valorisant les conseils de Camille à travers des contenus clairs, accessibles et fiables. Leur duo fait d’Abyssea.fr une référence pour celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux de façon naturelle et réfléchie.

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