Témoignages : Enceinte mais a ses règles, est-ce possible ?

Santé / Bien-être

Non, vous ne pouvez pas avoir vos règles au sens strict si vous êtes enceinte. Ce que beaucoup de femmes prennent pour des menstruations sont en réalité des saignements de grossesse, parfois trompeurs mais très différents sur le plan physiologique. Voici ce que nous observons régulièrement dans nos accompagnements :

  • Des saignements légers surviennent chez environ 20 à 30 % des femmes enceintes au premier trimestre
  • Ils peuvent apparaître à la date présumée des règles, créant une confusion totale
  • Leur origine est hormonale, mécanique ou liée à la nidation, jamais menstruelle

Nous allons vous expliquer pourquoi ces saignements existent, comment les reconnaître, et surtout quand s’inquiéter.

Peut-on vraiment avoir ses règles en étant enceinte ?

La réponse médicale est claire : non. Les vraies règles nécessitent un cycle complet avec ovulation, absence de fécondation, puis chute des hormones qui provoque l’élimination de la muqueuse utérine. Pendant la grossesse, votre corps sécrète massivement de la progestérone pour maintenir l’endomètre intact et accueillir l’embryon. Cette hormone bloque tout nouveau cycle menstruel.

Ce mécanisme est incompatible avec des règles authentiques. La progestérone agit comme un verrou hormonal : elle empêche l’ovulation et stabilise la paroi utérine. Tant qu’elle reste élevée, aucune menstruation ne peut se déclencher.

Pourtant, des milliers de femmes témoignent avoir eu leurs « règles » en début de grossesse. Ce qu’elles décrivent, ce sont des saignements qui ressemblent superficiellement aux menstruations mais qui n’en sont pas. Nous allons voir d’où ils proviennent réellement.

Pourquoi certaines femmes enceintes saignent pendant la grossesse ?

Les saignements de grossesse ont des origines multiples et souvent bénignes. Voici les principales causes que nous identifions :

Les saignements de nidation surviennent 6 à 10 jours après la fécondation, lorsque l’embryon s’implante dans la muqueuse utérine. Ce processus peut rompre de petits vaisseaux sanguins, provoquant un spotting rosé ou brunâtre qui dure 24 à 48 heures maximum. Environ 25 % des femmes enceintes les expérimentent sans même s’en rendre compte.

Les « règles anniversaires » correspondent à un déséquilibre hormonal temporaire en tout début de grossesse. Le corps ne produit pas encore assez de progestérone pour bloquer complètement les signaux menstruels, et un léger saignement peut apparaître à la date habituelle des règles. Ce phénomène touche environ 15 à 20 % des grossesses au cours des deux premiers mois.

La fragilité du col utérin augmente naturellement pendant la grossesse. Le col devient très vascularisé et sensible. Un simple examen gynécologique, un rapport sexuel ou même un effort physique peuvent provoquer un saignement léger et sans gravité. Ces saignements sont généralement rosés, peu abondants et disparaissent rapidement.

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Les hématomes placentaires sont de petites poches de sang qui se forment entre le placenta et la paroi utérine. Ils concernent 1 à 2 % des grossesses et peuvent provoquer des saignements intermittents, souvent brunâtres. La plupart se résorbent spontanément sans conséquence pour le bébé.

Témoignages de femmes enceintes ayant eu leurs « règles »

Nous recevons régulièrement des récits de femmes troublées par ces saignements. Voici quelques témoignages représentatifs que nous avons collectés :

Sophie, 29 ans : « J’ai eu mes règles normalement en janvier, puis à nouveau début février. Sauf que je me sentais bizarre : seins ultra sensibles, fatigue écrasante. J’ai fait un test par curiosité… positif. En réalité, mes ‘règles’ de février n’en étaient pas. Mon gynécologue m’a expliqué que c’était un saignement hormonal. Aujourd’hui, ma fille a 6 mois. »

Marion, 34 ans : « Pendant trois mois, j’ai eu des saignements légers à date fixe. Je pensais avoir un cycle irrégulier post-pilule. Mon ventre gonflait, mais j’attribuais ça au stress. C’est une prise de sang pour autre chose qui a révélé ma grossesse à 14 semaines. Mon médecin parle de déni partiel. »

Laura, 31 ans : « Deux jours de spotting marron, pile à la date de mes règles. J’ai pensé que c’était juste un cycle léger. Une semaine plus tard : nausées, vertiges. Test positif. Mon obstétricienne m’a rassurée : c’était la nidation, rien de grave. »

Ces témoignages illustrent à quel point les saignements de grossesse peuvent être déroutants. Dans tous ces cas, les femmes ont d’abord cru à leurs menstruations avant de découvrir leur état.

Comment faire la différence entre vraies règles, saignements de grossesse et fausse couche ?

Voici un tableau comparatif pour vous aider à distinguer ces trois situations :

CritèreRègles normalesSaignements de grossesseFausse couche
AbondanceModérée à forte (20-80 ml)Faible (quelques gouttes à traces)Forte, avec caillots
Durée3 à 7 jours1 à 2 jours maximumPlusieurs jours, intensité variable
CouleurRouge vifRose pâle, marron, brunâtreRouge vif puis marron
TextureFluide, parfois caillotsLégère, parfois filanteCaillots, tissus
DouleurCrampes modéréesAbsente ou très légèreCrampes intenses, contractions
MomentAprès ovulation (J14 du cycle)6-10 jours post-fécondation ou date anniversaireVariable selon le terme

Nous insistons sur un point : tout saignement abondant, rouge vif et accompagné de douleurs pelviennes intenses nécessite une consultation en urgence. Ces signes peuvent indiquer une fausse couche précoce ou une grossesse extra-utérine.

Quels sont les signes de grossesse malgré des saignements ?

Même si vous saignez, votre corps peut vous envoyer d’autres signaux de grossesse. Nous vous encourageons à rester attentive aux symptômes suivants :

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La fatigue intense et inhabituelle figure parmi les premiers indicateurs. Ce n’est pas une simple baisse d’énergie, mais un épuisement profond qui survient dès les premières semaines. Votre corps travaille activement à construire le placenta, ce qui demande énormément de ressources.

Les seins gonflés et hypersensibles apparaissent généralement avant même le retard de règles. Vous pouvez ressentir des picotements, une sensibilité au toucher et une augmentation notable du volume. Les mamelons peuvent foncer légèrement.

Les nausées matinales touchent environ 70 % des femmes enceintes. Elles débutent souvent entre la 4ᵉ et la 6ᵉ semaine et peuvent survenir à tout moment de la journée, malgré leur nom. Certaines femmes rapportent aussi une aversion soudaine pour des aliments qu’elles appréciaient.

L’envie fréquente d’uriner s’installe dès les premières semaines. L’augmentation du volume sanguin et l’activité hormonale sollicitent davantage vos reins, même si votre utérus n’a pas encore grossi.

L’absence de symptômes prémenstruels habituels peut aussi vous alerter. Si vous ne ressentez pas vos migraines ou ballonnements coutumiers avant les saignements, c’est un indice possible.

Une température corporelle élevée qui persiste au-delà de 16 jours après l’ovulation constitue un indicateur fiable. En temps normal, votre température chute juste avant les règles. Si elle reste haute, une grossesse est probable.

Le cas particulier du déni de grossesse

Le déni de grossesse représente une situation complexe où une femme est enceinte sans en avoir conscience. Ce phénomène touche environ 1 grossesse sur 500, soit près de 1500 cas par an en France.

Le mécanisme psychologique repose sur une dissociation entre le corps et l’esprit. Le cerveau refuse ou ne perçoit pas les signaux de la grossesse, parfois pour des raisons de traumatisme, de contexte de vie difficile ou de peur inconsciente de la maternité. Le corps s’adapte alors de façon étonnante.

Les manifestations physiques sont déroutantes : la femme peut conserver des saignements mensuels qui ressemblent à s’y méprendre à des règles, ne pas prendre de poids ou très peu, ne pas développer de ventre visible. Certaines continuent même à avoir leurs cycles pendant 6, 7 ou 8 mois. Le ventre reste plat car les muscles abdominaux se contractent inconsciemment.

La fréquence est plus élevée qu’on ne le pense. Les études montrent que le déni total (découverte à l’accouchement) concerne 1 grossesse sur 2500, tandis que le déni partiel (découverte après le premier trimestre) touche 1 grossesse sur 500. Ces chiffres sont stables dans tous les pays occidentaux.

Le diagnostic reste difficile. Même un test de grossesse peut être réalisé trop tôt ou mal interprété. Seule une prise de sang dosant la bêta-HCG et une échographie permettent de lever tout doute. Nous recommandons toujours ces examens si vous avez le moindre soupçon, même avec des saignements réguliers.

Si vous pensez être concernée par un déni de grossesse, nous vous encourageons vivement à consulter rapidement. Un accompagnement médical et psychologique adapté sera nécessaire pour aborder cette grossesse dans les meilleures conditions.

Nous espérons que cet article vous a aidée à y voir plus clair. Retenez qu’aucun saignement ne doit être ignoré, mais qu’ils ne signifient pas forcément un problème grave. Restez à l’écoute de votre corps, faites un test de grossesse en cas de doute et n’hésitez jamais à consulter votre sage-femme ou gynécologue. Votre santé et votre sérénité sont nos priorités.

Écrit par

Jonas

Jonas est coach en santé globale et co-fondateur d’Abyssea.fr aux côtés de Camille, nutritionniste et naturopathe. Ensemble, ils ont créé ce site pour partager leur expertise sur les compléments alimentaires, la nutrition et la beauté naturelle. Jonas apporte un regard masculin et concret, en valorisant les conseils de Camille à travers des contenus clairs, accessibles et fiables. Leur duo fait d’Abyssea.fr une référence pour celles et ceux qui veulent prendre soin d’eux de façon naturelle et réfléchie.

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